Un livre de Pornpimol Senawong traduit par Sodchuen Chaiprasathna

Éditions GOPE, 188 pages, 14.5x20.5 cm, 173 photos couleur, 19.75 €, ISBN 978‐2‐9535538‐1‐9

samedi 1 janvier 2011

Mâcher de la noix de bétel


Dans le passé, une des activités culturelles et sociales populaires pour les adultes thaïs était de mâcher de la noix de bétel. Chaque ménage possédait un service d’accessoires à bétel disposés sur un plateau à pied contenant les ingrédients nécessaires, ces derniers étant toujours prêts aussi bien pour les membres de la famille que pour les invités. Quand les invités arrivaient, le service était présenté pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs.
Un service d’accessoires à bétel consiste en un petit gobelet contenant de la chaux éteinte, un récipient conique où sont placées les feuilles de bétel, des petits pots à couvercles et un petit couteau qui peut être un modèle traditionnel à lame rétractable. Le service peut être en or, en argent, en bronze, en ivoire, en nacre… il reflétait le statut du propriétaire, son rang social.

Une chique de noix de bétel consiste en un ou plusieurs morceaux de noix d’arec – le fruit de l’aréquier dit palmier à bétel (Areca catechu) – fraîches ou sèches, et d’une feuille de poivrier mélangés avec de la chaux éteinte.

Le mot « noix de bétel » est donc trompeur puisque le bétel proprement dit est la feuille qui provient d’une plante grimpante de la famille des pipéracées.

D'autres ingrédients sont parfois ajoutés à la chique comme du tabac ou des clous de girofle pour en modifier la saveur. Les alcaloïdes présents dans la noix sont comparables à la nicotine et ont les mêmes effets stimulants et toxiques.
Mâcher la feuille et la noix prend environ cinq à dix minutes. Les glandes salivaires sont stimulées et le chiqueur a besoin de cracher, une salive rouge vif. Un crachoir est donc un ustensile essentiel à la maison. Il n’est pas impoli de faire une pause lors d’une conversation pour lancer un jet de salive dans le crachoir ou de s’essuyer la bouche de temps en temps.


Dans la culture thaïe, mâcher le bétel était un passe-temps favori chez les hommes comme chez les femmes. Cependant, la préparation des chiques de bétel était le travail des femmes et une forme d’art.

Une chique de bétel pouvait être spécialement préparée et offerte à un homme, c’était pour une femme un moyen de révéler ses sentiments.
À suivre… dans Les liens qui unissent les Thaïs